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Mot de passe :

1626, le gant & l'Epée

Carrières & Archétypes  I.  II.  III.  IV.

II. Régiments de la maison du roi (M)

Les régiments de la Maison du Roi sont destinés plus probablement à jouer des intrigues de Cour, à fleureter avec les hautes sphères du pouvoir et de la noblesse, autant française qu'étrangère. Leur utilisation en tant que compagnie de rattachement de PJ est donc relativement restreinte, mais peut présenter une alternative intéressante pour un MJ désirant faire vivre à ses joueurs des scénarios de haute distinction.

Il est très probable (et même obligatoire pour certains régiments) que les PJ soient nobles ou gentilshommes, ce qui dirige l'intrigue dans un sens très précis. C'est donc dans cette famille de carrières que le MJ devra volontiers piocher pour construire des aventures ressemblant à celles écrites par Dumas !

1. Gardes du corps - Compagnies françaises et écossaise

Description : C'est dans la première moitié du XVème siècle que fut réunie une première compagnie de gardes du corps, composée de 125 farouches Écossais. 3 compagnies « françaises » furent ensuite ajoutées sous les règnes de Louis XI (1464-1483) et de François 1er (1515-1547). L'effectif de chacune des quatre compagnies n'est désormais que de 100 hommes. La charge de garde du corps est vénale.

Pour y être admis, il faut « mesurer 5 pieds 4 pouces au moins » (soit la bagatelle d'1m70), être bien fait et « bien facé », d'âge mur, de famille noble ou tout au moins « hors du commun », et, bien sûr, appartenir à la religion catholique, apostolique et romaine.

Au sein de la compagnie écossaise des gardes du corps, se recrutent vingt-quatre gentilshommes, choisis parmi les plus anciens. L'habit, revêtu pour la circonstance est un hoqueton ou cotte d'armes en broderies sur fond blanc, porté par-dessus l'habit de garde du corps : ces 24 gentilshommmes portent le titre de « garde de la manche », titre dû au fait que deux gardes se trouvent constamment auprès du roi, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche avec leur pertuisane. Ils ont en outre le privilège insigne, à la mort du monarque, de garder sa dépouille sans aucune marque de deuil, de le mettre en bière et de déposer le sarcophage dans le tombeau.

Dans les cérémonies extraordinaires telles que le sacre ou le mariage du roi, six des plus anciens gardes de la manche prennent un costume particulier. Ils portaient le titre de « gardes écossais » et leur capitaine celui de « premier homme d'armes de France ».

La vieille compagnie écossaise d'ou proviennent nos gardes a été commandée depuis le XVème siècle par des seigneurs d'Écosse de la plus haute distinction et a eu ensuite des chefs encore plus prestigieux : Jacques VI, fils de Marie Stuart, en 1584, son fils Henri sous Henri IV, suivi de son frère Charles 1er en personne, et enfin le duc d'York, futur Jacques II.

Pourtant, depuis François 1er, l'effectif a cessé d'être purement écossais. Peu à peu la compagnie écossaise des gardes du corps n'est plus écossaise que de nom et recrutée dans les troupes françaises. On conserve néanmoins l'usage de répondre « hamir ! » à l'appel du guet, expression provenant de « hhay ham ierj », correspondant à l'anglais « I am here » : « Je suis ici ».

Notons enfin que le 6 octobre 1789, c'est un garde du corps qui constituera l'ultime rempart contre la foule déchaînée qui voudra envahir la chambre de la reine. Il se nommera Varicourt et son dernier cri sera : « Sauvez la reine ! », avant que d'être taillé en pièces.

On peut citer parmi les capitaines de ces compagnies le comte de Tresmes, et M. des Essarts, qui n'est autre que le beau-frère de M. de Tréville, le capitaine des mousquetaires. Au début des « Trois mousquetaires », D'Artagnan intègre la compagnie des gardes de M. des Essarts : il s'agit donc d'une des trois compagnies françaises des gardes du corps de la maison du roi.

Arme : pertuisane (fantassins), mousquet & rapière (cavaliers)

Composition : 100 hommes par compagnie

- 1 compagnie de Gardes Écossais
- 3 compagnies de Gardes Français

Dotations : mousquet, rapière, cheval, harnachement simple (cavaliers), pertuisane, dague (fantassins), livrée complète, solde de 30 livres / mois.

Avantages : Armes d'hast+1 (fantassins), Escrime+1 (cavaliers), Etiquette+1, Vigilance+2.

Obligations : être catholique, être noble ou gentilhomme réputé.

2. Cent suisses

Description : La compagnie des Cent-Suisses puise ses origines dans les cinq cents premiers Suisses introduits en France par Jean d'Anjou, duc de Calabre, au début de la guerre contre le roi Louis XI. Ce dernier, ayant pu apprécier la valeur de ces mercenaires, en accueillit six mille dans son armée en 1478. Les Suisses avaient créé une sorte de bureau d'émigration, destiné à canaliser et à discipliner l'ardeur guerrière d'une jeunesse qui ne trouvait pas de meilleur exutoire aux conditions de vie médiocres de son pays surpeuplé.

Les traités d'alliance signés avec les grandes puissances s'assortissaient de clauses militaires, dans lesquelles le « Corps helvétique » fournissait les troupes désirées, en échange d'importants avantages commerciaux.

Il faut toutefois attendre le règne de Charles VIII (1483-1498) pour voir naître la compagnie des Cent-Suisses. Au cours des cérémonies, ils entourent le carrosse royal, et leur capitaine, qui porte un costume extrêmement riche pour les circonstances solennelles, marche toujours devant le souverain.

Armés de la hallebarde et vêtus en temps normal de leur riche habit bleu et rouge à la livrée du roi, les Cent-Suisses revêtiront, en 1771, un uniforme de campagne plus apte aux exercices guerriers. Sur leur hoqueton, on peut voir une massue semblable à celle d'Hercule avec la devise Erit haec quo que cognita monstris, c'est-à-dire « Cette massue aussi sera connue des monstres ».

Arme : hallebarde

Composition : 100 hommes

- 1 colonel
- 1 lieutenant-colonel
- 1 major
- 2 capitaines
- 1 sergent-major
- 6 sergents
- 10 caporaux
- 10 vice-caporaux
- 67 hallebardiers
- 1 chapelain (rang de lieutenant-colonel)

Dotations : hallebarde, dague, livrée complète, solde de 20 livres / mois.

Avantages : Armes d'hast+1, Etiquette+1, Vigilance+1, Bagarre+1

Obligations : être catholique, être Suisse (si si !)

3. Gardes de la porte

Description : Considérée par certains historiens comme la plus ancienne garde des rois de France, cette compagnie veille pendant le jour aux portes intérieures du palais, qu'ils confient le soir aux gardes du corps.

Après avoir effectué leur service devant la principale porte du logis royal, depuis six heures du matin jusqu'à six heures du soir, les gardes remettent les clefs à un des brigadiers de la Garde écossaise et se retirent dans leur logis.

Outre un traitement de deux cents livres, chaque garde reçoit plusieurs gratifications annuelles atteignant cent soixante-douze livres, plus dix écus du trésorier des offrandes chaque fois que des malades viennent se faire toucher par le roi, qui passe pour avoir le pouvoir de guérir les écrouelles.

Arme : Pertuisane

Composition : 50 hommes

- 1 capitaine de la porte
- 4 lieutenants

Dotations : pertuisane, livrée complète, solde de 20 livres / mois.

Avantages : Armes d'hast+2, Etiquette+1

Obligations : /

4. Gardes de la prévôté

Description : Les gardes de la prévôté de l'hôtel du roi sont sous les ordres du prévôt de l'hôtel, ou grand prévôt de France, qui a le rang de capitaine. Cette autre catégorie de gardes, très ancienne également, est chargée de la police et de l'exécution des règlements à la cour ainsi que dans tous les lieux ou se trouvent le souverain. Toujours en mouvement, ils interpellent les visiteurs d'allure suspecte et arrêtent les prisonniers d'État.

Lorsque le roi sort en carrosse, les gardes de la prévôté précèdent les Suisses qui marchent immédiatement devant le véhicule royal.

Arme : fleuret

Composition : 100 hommes

- 1 capitaine (grand prévôt de France)
- 4 lieutenants

Dotations : fleuret, livrée complète, solde de 20 livres / mois

Avantages : Administration+1, Escrime+1, Vigilance+2

Obligations : /

5. Gendarmes de la garde

Description : Les gendarmes sont en quelque sorte la cavalerie lourde de la Maison du Roi. Institués en 1609 par Henri IV pour la garde du dauphin, ils ont été maintenus par Louis XIII et placés, en vertu d'une ordonnance, immédiatement après les gardes du corps. Ils ont le pas sur les chevau-légers, dont ils diffèrent peu cependant, car une survivance de la tradition féodale donne aux cavaliers « armés de pied en cap » la prééminence sur les cavaliers armés à la légère.

Le corps des gendarmes de la maison du roi est celui qui accumule le plus de privilèges. Ses quatre officiers supérieurs ont le droit de vendre eux-mêmes les places de gendarme, usage qui sera néanmoins aboli en 1664.

Ayant le roi pour capitaine, les gendarmes ont l'insigne honneur de détacher un certain nombre d'entre eux pour accompagner les étendards dans la chambre royale, jusque dans la ruelle (espace compris entre le lit et le mur de la chambre royale). Le même curieux cérémonial s'effectue, en sens inverse, lorsque le monarque décide de passer une revue ou de partir en campagne.

L'équipement des gendarmes est réputé comme particulièrement onéreux, la simple cuirasse valant dans les 600 livres. Il est de coutume que les officiers supérieurs montent des chevaux gris et le reste de la compagnie des chevaux bais.

Arme : sabre, pique, pistolet

Composition : 200 hommes

- 1 Capitaine de compagnie : le Roi
- 1 Capitaine Lieutenant
- 3 Lieutenants
- 3 Enseignes
- 3 Guidons
- 10 Maréchaux des Logis
- 8 Brigadiers
- 8 Sous brigadiers
- 4 Porte-étendards
- 4 Aides majors
- 1 Commissaire à la conduite
- 1 timbalier


Dotations : pique, sabre, 2 pistolets, livrée complète (dont cuirasse susmentionnée), cheval bai, harnachement lourd, solde de 25 livres / mois

Avantages : Etiquette+1, Armes d'hast+1, Equitation+1, Stratégie militaire+1, Equitation+1

Obligations : être assez riche pour s'offrir l'équipement !

6. Chevau-légers de la garde

Description : À l'origine, les chevau-légers constituèrent la compagnie d'ordonnance du futur Henri IV. La compagnie proprement dite des chevau-légers de la Garde fut créée avec un effectif de 100 hommes fin 1593. Elle se substitua aux deux compagnies de 100 gentilshommes, dites « au bec de corbin », qui étaient jusque-là préposées à la garde du souverain et tiraient leur nom de la courte canne d'armes dont le fer affectait vaguement la forme d'un bec de corbeau.

Dès lors, Henri IV prit la nouvelle compagnie pour sa garde ordinaire à cheval et s'en fit capitaine. Elle compta 120 hommes (y compris les officiers) en 1611, et en compte 200 en 1627. En 1640, les effectifs passeront à 280.

Comme son nom l'indique, les chevau-légers sont la cavalerie légère de la maison du roi. Le roturier qui parvient à acheter une place de chevau-léger est anobli après cinq ans de service, mais les grands seigneurs accaparent très vite l'exclusivité des enrôlements. Il faut alors souvent être d'origine noble et fortunée.

La compagnie sera quasi détruite à la bataille de Dettingen en 1743, avant de disparaître totalement en 1787.

Arme : sabre, pique, pistolet

Composition : 200 hommes

- 1 Capitaine de compagnie : le Roi
- 1 Capitaine Lieutenant
- 2 Sous lieutenants
- 4 Cornettes
- 10 Maréchaux des Logis
- 8 Brigadiers
- 8 Sous brigadiers
- 4 Porte-étendards
- 4 Sous aides majors
- 4 trompettes
- 1 timbalier
- Divers officiers et sous-officiers pour le « service du corps » : aumônier, vétérinaire, etc.

Dotations : pique, sabre, 2 pistolets, livrée complète, cheval, harnachement léger, solde de 25 livres / mois

Avantages : Etiquette+1, Escrime+1, Equitation+1, Héraldique, Stratégie militaire+1

Obligations : être noble ou gentilhomme réputé

7. Mousquetaires de la garde

Description : C'est en dotant de mousquets une compagnie de carabins que Louis XIII créa, en 1622, la première compagnie de mousquetaires. Il s'en proclama le capitaine et s'adjoignit un capitaine-lieutenant. La compagnie comprend dès lors 100 mousquetaires. Une autre compagnie fut créée en 1624 pour la garde du cardinal de Richelieu (et par la suite pour celle du cardinal Mazarin) : ce sont les fameux « Gardes du cardinal », frères ennemis mortels des mousquetaires du roi dans les romans d'Alexandre Dumas.

Les mousquetaires font le service à pied et à cheval, accompagnant le roi dans ses sorties, mais ne pénètrent jamais dans ses appartements. C'est pour cette raison qu'ils portent toujours de larges bottes à chaudron ou à calice, alors que les gardes du corps sont, pour leur service quotidien, chaussés de petits souliers à talons. En raison de leur double nature, les mousquetaires possèdent le drapeau, les tambours et les fifres quand ils sont à pied et les étendards et les trompettes pour le service à cheval. Les chevaux gris ou blancs de la 1ère compagnie et ceux de couleur noire de la 2nde sont à l'origine des noms de « mousquetaires gris » et de « mousquetaires noirs » qu'on leur donne parfois.

Le surnom de « grands mousquetaires » est également décerné aux membres de la 1ère compagnie : il est probable qu'il marque la différence d'origine de cette troupe par rapport à la 2nde et reflète la rivalité qui oppose les gardes du roi à ceux du cardinal. Un autre nom se rencontre encore parfois, celui, commun aux deux compagnies, de « maison rouge du roi ». Il évoque tout simplement l'habillement de drap écarlate des mousquetaires, l'habit et la culotte dont ils doivent se fournir à leurs frais, alors qu'ils reçoivent du roi la casaque et la soubreveste caractéristiques de leur corps.

Orgueilleux de leur noblesse, de leur excellente tenue et de leur inflexible discipline, les mousquetaires déploient le plus grand luxe allié au plus grand courage. Ils suscitent l'admiration de toute l'armée en montant les premiers à l'assaut, comme de simples fantassins. Ils se distinguent aux sièges de plusieurs forteresses. La hiérarchie des mousquetaires est la même que celle des gendarmes et des chevaux légers. Seuls changent les grades pour les officiers : cornette ou exempt. Les promotions dépendent du bon vouloir du roi, surtout pour les officiers.

Arme : rapière, mousquet, pistolets

Composition : 2 compagnies de 100 hommes, qui se détestent l'une et l'autre cordialement

- 1 Capitaine de compagnie : le Roi
- 1 Capitaine-lieutenant
- 1 Sous-lieutenant
- 1 Enseigne
- 1 Maréchal des Logis
- 2 Brigadiers

En outre, l'on peut ajouter 44 officiers et sous-officiers, 6 tambours, 4 hautbois, ainsi que 1 apothicaire, 9 chirurgiens, 3 vétérinaires, et bien d'autres encore qui gonflent l'effectif de chacune des deux compagnies. Celles-ci, en temps de guerre, s'accroissent d'un nombre considérable de gentilshommes volontaires.

Dotations : rapière, mousquet, 2 pistolets, cheval, harnachement lourd, livrée complète de mousquetaire, solde de 25 livres / mois

Avantages : Etiquette+1, Escrime+1, Armes de tir+1, Equitation+1, Tactique militaire+1, Stratégie militaire+1

Obligations : être noble ou gentilhomme réputé, avoir servi et s'être distingué dans un autre régiment pendant au moins 6 mois, ou posséder un appui bien placé à la Cour.

8. Appendice : les grades communément trouvés

Brigadier

Il s'agit du premier grade de sous-officier. Le soldat, logé dans la caserne de son régiment, n'a pas à assurer sa subsistance, il reçoit une solde de 500 livres par an. Un brigadier peut être promu Maréchal des logis, en particulier s'il a l'appui du capitaine lieutenant.

Maréchal des Logis & Sergent

C'est l'échelon supérieur des hommes de rang. Le maréchal des logis reçoit une solde de 700 livres par an et est logé à la caserne (pas de frais de subsistance).

Cornette & Enseigne

Ces officiers subalternes sont chargés notamment de représenter et de rallier les hommes de la compagnie au cours de la bataille. Le cornette est ainsi nommé en raison de sa fonction : il porte l'un des 4 étendards situés aux coins – corne – de la compagnie. La solde est de 1000 livres par an, et il peut s'il le souhaite loger dans les quartiers de la compagnie. Comme tous les officiers, il est exempté des taxes royales, considérant qu'il a acquitté l'impôt du sang.

Sous-lieutenant

Le Sous-lieutenant est le bras droit du Capitaine lieutenant de la Compagnie. Il peut passer son temps de service au quartier de sa compagnie s'il le souhaite, et reçoit une solde de 1500 livres par an. C'est généralement le Roi qui nomme un tel poste.

Capitaine lieutenant

Le Capitaine lieutenant commande la compagnie. Il a la possibilité de passer son temps de service dans la caserne de la compagnie s'il le désire, et reçoit une solde de 2000 livres par an. Le Capitaine Lieutenant peut proposer sa compagnie pour une campagne si celle-ci n'est pas mobilisée. Il peut également assigner des missions personnelles à certains de ses hommes. S'il décide de quitter son poste de commandement, il rentre alors automatiquement dans l'état Major du Roi. Les Charges d'officiers des mousquetaires et des gardes sont vénales : celle de Capitaine lieutenant par exemple est vendue pour plus de 200.000 livres parfois. La promotion au mérite peut toutefois se faire, bien que cela reste rare.
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